Sommaire et contenu :
Le squat est un mouvement de flexion-extension des membres inférieurs « deep knee bend » mobilisant de façon complète ou incomplète l’articulation du genou.
En partant de cette organisation générale du mouvement, il existe deux types de classification du squat:
- La première s’appuie sur le degré de flexion de l’articulation du genou:.lorsque la flexion est complète, le mouvement est défini comme squat complet.
– Le segment cuisse amené à l’horizontale définit le squat parallèle.
– Une flexion du genou de 60° et 30° correspondent respectivement au 1/2 et au 1/4 de squat.
- La seconde sur le placement de la barre:.une barre chargée reposant sur les épaules en arrière ou en avant du plan frontal médian correspond respectivement au squat arrière ou au squat avant.
– Si le segment tronc reste dans un plan quasi vertical la technique utilisée est celle des weightlifters et dans ce cas, la barre est placée au dessous du processus épineux de la septième vertèbre cervicale.
– La technique des powerlifters consiste à incliner le segment tronc vers l’avant et donc à placer la barre au niveau des épines scapulaires.
– Dans tous les cas, la position des pieds correspond au minimum, à l’écartement du bassin.
L’intérêt de faire du squat
INTÉRÊT DE L'EXERCICE DE SQUAT
L’exercice de squat est très largement utilisé en musculation, tant dans le domaine de l’entraînement que dans le secteur de la rééducation post-traumatique ou post-opératoire.
- Les raisons de cette popularité sont multiples:
1- Cet exercice sollicite des groupes musculaires importants tels que les extenseurs de genoux, de hanche, de cheville mais aussi les muscles du tronc (érecteurs spinaux) et ceux de la ceinture abdominale.
2- Cet exercice s’effectue avec le segment distal (i.e. le pied) fixé, c’est à dire en chaîne cinétique fermée.
Au cours de l’entraînement, la spécificité de la posture et des patterns de recrutement musculaire des exercices utilisés joue un rôle non négligeable dans le transfert des gains de force.
Donc, l’utilisation de ces exercices, spécifiques à de nombreux gestes quotidiens et sportifs, est un grand intérêt.
3- Dans le domaine de la rééducation, il est de plus en plus utilisé pour le renforcement musculaire particulièrement après une opération du ligament croisé antérieur (LCA).
En effet, au cours de ce type d’exercices, la co-contraction des muscles ischios-jambiers diminue les forces de cisaillement sur l’articulation du genou en neutralisant le déplacement du tibia vers l’avant causé par la contraction du muscle quadriceps.
De même la co-contraction diminue la charge de rupture du LCA. Elle est définie comme l’activité simultanée des muscles agonistes et antagonistes, ceux-ci agissant sur la même articulation et dans le même plan.
Les muscles ischios-jambiers sont activés en réponse à l’étirement du LCA (arc réflexe), dû au déplacement vers l’avant ou en rotation, du tibia. Les mécanorécepteurs du ligament (golgi) sont à l’origine un réflexe à courte latence aboutissant au maintien de la stabilité de l’articulation.
Il existe un second réflexe avec un temps de latence plus long dont l’origine est la stimulation des mécanorécepteurs musculaires (fuseaux neuromusculaires) et capsulaires (sensible à la pression).
Outre l’activation des muscles ischios-jambiers ce dernier entraîne une inhibition de la contraction du quadriceps.
Certains auteurs n’ont pas pu mettre en évidence cette co-contraction au cours exercices en chaîne cinétique fermée effectués sans charge.
La translation antérieure du tibia est aussi diminuée par les forces de compression axiale fémur-tibia exercées par le poids du corps et des haltères.
La géométrie des surfaces articulaires, la contraction des muscles péri-articulaires, la présence des structures de maintien passives (ménisques, ligaments collatéraux) participent également à la stabilité de l’articulation.
4- Ce type exercice présente un avantage supplémentaire.
En effet, il combine les différents types de contraction concentriques isométriques et pseudo-isométriques pour les muscles bi-articulaires.
Le renforcement musculaire basé sur le squat est là encore spécifique aux activités quotidiennes et sportives qui combinent tous les types de contraction.
5- Pour une même intensité relative de travail, ce type de exercice provoque une activité des muscles extenseurs de l’articulation du genou supérieure à celle provoquée par des mouvements isolant cette articulation.
Malgré tous ces avantages, il existe encore des réticences quant à son utilisation (le squat).
Les effets dommageables de cet exercice sur l’articulation du genou et sur la colonne vertébrale sont évoqués par plusieurs auteurs.
Une autre critique adressée à l’exercice de squat concerne l’augmentation de la laxité de l’articulation du genou.
Pourtant, le renforcement des structures passives de stabilisation articulaire est supérieur chez des sujets pratiquant depuis longtemps la musculation.
La stabilité ne dépend pas uniquement de la force des structures passives, mais également du rapport activation des muscles fléchisseurs-extenseurs et de la proprioception.
Les groupes musculaires sollicités au cours du squat
PRINCIPAUX GROUPES MUSCULAIRES SOLLICITES:
L’enregistrement de l’activité électromyographique constitue une méthode largement utilisée dans l’analyse des muscles mis en jeu au cours de l’exercice de squat.
Ce sont principalement les muscles extenseurs de genou, de hanche, de cheville, du tronc et les muscles abdominaux.
– Les muscles extenseurs de l’articulation du genou:
Le principal muscle moteur de l’extension de l’articulation du genou est le quadriceps. Il se compose de quatre chefs dont trois sont monoarticulaires, les vastes intermédiaire, médial et latéral.
Le chef biarticulaire qui agit aussi comme fléchisseur de hanche est le droit fémoral. Le tenseur du fascia lata est un muscle extenseur du genou très accessoire. Il possède en effet un bras de levier très court car le tractus ilio-tibial est pratiquement aligné sur le centre de rotation du genou.
– Les muscles extenseurs de l’articulation de la hanche:
Le muscle moteur principal est le grand fessier auquel se joignent les petits et moyens fessiers (par leurs faisceaux postérieurs), les ischios-jambiers, le piriforme, le grand adducteur, le petit adducteur, le gracile, le moyen adducteur.
Les muscles ischios-jambiers et gracile sont biarticulaires. Ils croisent également l’articulation du genou et ont donc une action sur celle-ci.
– Les muscles fléchisseurs plantaires:
Le muscle moteur principal est le triceps sural composé de trois chefs, dont deux sont biarticulaires, les gastrocnémiens latéral et médial. Un est monoarticulaire: le soléaire.
Les courts et longs fibulaires latéraux, le long fléchisseur de l’hallux, le long fléchisseur des orteils participent à la même action.
Sébastien MAITRE (Doctorant STAPS), pour Infogym.com