Remise en forme et enjeux

Les enjeux économiques des clubs de remise en forme

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Depuis une dizaine d’années, l’univers de la forme et du sport s’est transformé. Le nombre de salles de remise en forme s’est considérablement accru.

L’activité physique, liée à la santé est au bien-être, fait partie de notre vie quotidienne, que ce soit par la pratique régulière du sport dans un club, en effectuant un simple footing le dimanche ou des randonnées à vélo en famille.

Le sport est devenu un phénomène de société.

On constate une véritable internationalisation économique du sport, une mondialisation du commerce des équipements sportifs et une internationalisation de la production de ces articles.

En France, le marché de la remise en forme est jeune, atomisé

 

Le marché du sport est devenu un marché mondial. L’espace de consommation ne cesse de s’élargir. Dans ce dossier, il ne sera développé que les aspects du marché français.

En France, le marché de la forme est jeune, atomisé et son taux de pénétration (3%) est inférieur à celui des autres pays (11% aux USA..). 

 

remise en forme

Analyse de la demande sur ce marché porteur:

 

1.1. La pratique du sport

Selon une étude du CREDOC, 68,1% des personnes interrogées déclarent pratiquer une activité sportive même occasionnellement.

Il existe 10 000 salles pour une clientèle potentielle d’au moins 26,3% de la population française. La culture physique a conquis depuis 1985, la toute première place dans le « cœur » sportif des Français (7éme place en 1968 – 2éme en 1983).

La culture physique comprenant assouplissements, musculation, aérobic, gym-tonic, stretching, arrive en tête devant la marche (24,9%) et la natation (22,5%).

 

Source de bien-être et d’hygiène de vie, les clubs de remise en forme jouissent d’une image positive. Ce concept de remise en forme et de la recherche du bien-être appelé aussi le Fitness, dépasse le phénomène de mode.

Depuis 1970, il y a eu une évolution des mentalités du consommateur vers un souci entretenir son « capital santé » et de mieux vieillir (rester en pleine forme le plus longtemps possible).

Cette prise de conscience passe par la prise en compte du rôle de l’alimentation dans le maintien un bon état de santé.

On est passé par la réduction de la consommation pour « garder la ligne », l’explosion des produits allégés et des édulcorants, puis par la notion de manger sain et équilibré.

Actuellement, on constate un enrichissement des aliments par les vitamines, les minéraux , les fibres et autres compléments alimentaires.

Une enquête de la FIFAS met en évidence un taux de pratique chez les femmes de 64% contre 72,3% chez les hommes. La pratique est aussi fonction de l’âge car la tranche 14-17 ans est celle où le taux est le plus élevé (87%). Quant à la tranche 18-24 ans et 25-34 ans, le taux est de 69%.

Selon la Fédération Nationale du Commerce, les motivations à la pratique du sport sont l’hygiène et l’entretien (84%), la santé (75%), la détente et la décontraction (72%).

Un sondage publié par la lettre de l’économie du sport confirme ces chiffres et précise d’autres motivations comme le défoulement (67%), la rencontre d’autrui (33%), la sculpture du corps (28%).

Le rythme dominant de fréquentation des salles de sport est la séance hebdomadaire (37% des pratiquants organisent leur temps de sport-loisir de cette manière).

Pour 24% des pratiquants, le rythme est de deux ou trois passages par semaine. Quant aux « sportifs », ils prennent plutôt des forfaits de longue durée. Il faut donc proposer des horaires et activités modulables.

D’après une enquête réalisées par le CREPS de Dijon en 1998 auprès de 50 clubs de remise en forme soit 33200 adhérents (échantillon représentatif et homogène):

 

– La musculation est devenue une activité stable, plébiscitée et pratiquée en priorité par les hommes.

– Les cours collectifs sont très prisés par la clientèle féminine. Ces cours ont une connotation traditionnelle (culture physique) et aussi une nouvelle connotation plus moderne ( fitness, aérobic..).

– Les espaces de cardio training (vélos, rameurs, tapis..) sont très prisés par les deux sexes et se développe considérablement dans les salles.

– Les espaces détentes (saunas, UVA etc..) sont des prestations très demandées.

– La répartition de la clientèle en fonction du sexe, tous clubs confondus, est de 61% pour les femmes et de 39% pour la clientèle masculine.

– La classe d’âge la plus représentative est les 25/35 ans.

– Le profil socio-professionnel de la clientèle des clubs est constitué par une forte proportion d’inactifs soit 23% (17% d’étudiants et 6% sans profession). Parmi les actifs, la classe «moyenne» est majoritaire avec 46% (30% d’employés et 16% de fonctionnaire). La classe «supérieure» représente 31% (11% de professions libérales et 20% de cadres).

 

Le portrait «robot» du client type d’un club de remise en forme est une femme de 25 à 35 ans appartenant à la classe moyenne. Donc quatre options possibles: fidéliser et satisfaire une clientèle majoritaire, attirer une clientèle peu représentée ou développer un concept familial et convivial ouvert à tous, attirer une clientèle qui recherche un prix avant tout chose.

 

1.2. Le développement de la pratique sportive

 

La hantise de la maladie et de la vieillesse pousse un nombre croissant de Français dans les salles de sport. Leur motivation principale est d’entretenir leur forme et leur santé de plus en plus valorisés dans la vie sociale et professionnelle.

Jamais le besoin de fuir le stress n’ a été aussi grand, jamais médecins et kinésithérapeutes n’ont autant recommandé le recours aux clubs de remise en forme.

La consommation de loisirs a progressé dans l’ensemble des pays industrialisés plus rapidement que la consommation des ménages.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette évolution :

– Une disponibilité croissante des ménages pour les activités de loisirs due à la réduction annuelle du temps de travail.

– L’augmentation de la part de la population inactive qui reste en bonne forme : les retraités.

– L’évolution générale du pouvoir d’achat des ménages en faveur des loisirs.

– La télévision qui sensibilise et fidélise le spectateur au sport.

– L’amélioration de la condition féminine qui a généré un nouveau flux de pratiquants (indépendance économique, reconnaissance sociale).

– Le vieillissement de la population et la nécessité de pratiquer une activité physique d’entretien.

– La pratique du sport en milieu scolaire.

 

1.3. Aspect sociologiques

Le développement de la pratique sportive est lié à une croyance en une efficacité physique sportive du sport qui agit sur l’organisme des individus.

Cette croyance dépasse la simple recommandation du corps médical. Après une activité sportive, le pratiquant ressort tonifié, fatigué d’une saine « fatigue », déstressé, défoulé, et il ressent une sensation de bien-être liée à une meilleure maîtrise de soi et du corps.

Le sport remplit aussi des fonctions symboliques. Il produit des figures de la communauté d’appartenance, de l’excellence individuelle et de la réussite. Le sport est médiatisé. Enfin le sport est perçu comme une soupape de sécurité pour les tensions individuelles et collectives.

1.4. Le portrait du pratiquant

Les pratiques ont changé: la mode du sport souffrance des années 80, qui avait donné naissance au jogging ou à l’aérobic est révolue.

Les Français préfèrent aujourd’hui des exercices réguliers, adaptés à leurs besoins et à leurs possibilités dans des clubs spécialisés. Ils y trouvent des conseils personnalisés, une motivation pour travailler et une forme de convivialité. Les femmes choisissent plutôt les cours collectifs: gym-dance, etc…, les hommes préfèrent la musculation.

La musculation connaît une forte croissance depuis quelques années. Contrairement aux Américains (en Californie 37% des ménages sont équipés), les Français sont peu nombreux à disposer chez eux de matériels de sport; ils fréquentent les clubs de remise en forme.

Il y a une forte demande de personnalisation quel que soit l’âge, le sexe, la catégorie socioprofessionnelle. Les clients veulent que l’on s’occupent d’eux, qu’on les reconnaissent à l’accueil. Ils refusent d’être considérés comme des numéros; la qualité relationnelle est très importante pour les salles qui veulent se démarquer des autres.

De même, maigrir en beauté est devenu l’obsession des actifs ( 20% des hommes et 30% des femmes sont adeptes de l’amincissement ). Plus de 48% des adhérents à un club suivent un régime.

Enfin, il faut savoir que la pratique sportive est souvent la dynamique même de la recherche de la beauté.

Ainsi, on observe que plus de 61% des femmes sportives se maquillent ; que 4% des sportifs se servent de produits amincissants ; que plus de 23% des femmes sportives vont au moins tous les deux mois se faire épiler dans un institut de beauté ( surtout entre 18 et 34 ans) ; que 12% s’y font faire des soins du visage; que 2% se font bronzer par UV.

D’après une étude prospective, les dépenses de beauté et d’hygiène prennent une place croissante dans la consommation des ménages. Le Comité Français des Produits de Beauté constate même un accroissement des ventes concernant les produits de soins du corps de plus de 41,8% pour les femmes et de plus de 38,5% pour les hommes.

remise en forme

 

Analyse de l’offre sur ce marché:

 

2.1. L’innovation

L’innovation est devenue l’argument de vente primordial sur ce marché pour se démarquer de la concurrence.

L’objectif est de susciter, de manière artificielle, un nouveau besoin chez le consommateur. L’innovation permet de dynamiser les ventes, notamment en stimulant le besoin de renouvellement.

L’innovation permet de segmenter le marché en offrant des produits plus ou moins techniques en fonction du niveau du pratiquant. Le flux d’innovation doit cependant être régulé car le consommateur n’a souvent pas le temps d’absorber ces innovations, trop de nouveautés le déroute.

Par ailleurs, la nécessaire diversification implique une politique d’investissements importants et réguliers.

2.2. La communication

L’innovation, avec la marque qui l’a induite, est toujours médiatisée : c’est le rôle de la communication.

Les investissements budgétaires et publicitaires sont assez importants dans ce secteur : prospectus, affichages, radio, presse…

2.3. La différenciation

A mesure que la concurrence se développe, il faut mener des politiques de différentiation que servent les innovations et les budgets de communication.

A chaque salle de sport il correspond un style propre. C’est ce dernier qui déterminera la politique commerciale et la politique d’investissement et d’agencement à mettre en place.

2.4. La spécialisation ou la diversification

Les stratégies de diversification sont rares sur ce segment; la plupart des clubs de remise en forme choisissent la spécialisation (clubs réservés aux culturistes, uniquement aux femmes, à la clientèle de proximité qui recherche la convivialité, les clubs low cost (à bas coûts).

La diversification est limitée mais doit permettre d’attirer une nouvelle clientèle avare de nouveauté et doit permettre de toucher un éventail plus large.

La diversification permet surtout offrir de nouveaux services (soins esthétiques, régime minceur, travail sur objectifs, vente de produits …).

Pour approfondir le sujet,  consulter également le document sectoriel: Remise en Forme: activités du secteur et chiffres clés - les activités du secteur et les chiffres clés

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